Et si de Gaulle lançait un nouvel appel aux citoyens de la France libre et vive ? SOCIÉTÉ

Le 18 novembre 1940, au micro de la BBC à Londres, le général français Charles de Gaulle, a lancé un appel au rappel et au rassemblement des Françaises et des Français de la France libre, à résister à l’agresseur allemand. Chaque année, nous commémorons ces mots et ces phrases qui ont donné de l’énergie et de l’espoir à tout un peuple.

Aujourd’hui, nous sommes le 18 juin 2020. Quatre vingt ans après, quelles valeurs portent ces mots, ces phrases, ces paroles prononcées au micro de la BBC ?

Aujourd’hui, qu’est-ce que la France aurait besoin pour retrouver toutes ses valeurs qui ont fait et qui font d’elle une grande nation ? Une grande nation qui a failli devant l’équation économique, écologique, sociétale, sociale, humaniste… ? Pourquoi, nous ne parvenons pas à anticiper ces obstacles récurrents ?

Pourquoi la France a su trouver l’énergie, le courage, les stratégies et des solutions pour rester vivante, libre et maîtresse de son destin ?

En (re)lisant l’appel du 18 juin de Gaulle, peut-être y trouverez-vous un début de réponse, à nos incertitudes, nos inquiétudes, nos appréhensions, nos peurs, et à cette lâcheté qui nous fait déposer les armes, avant même d’avoir tenté quelque chose.

Et peut-être que nous comprendrons enfin, combien l’union fait la force…

Voici le texte de l’appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle :

« Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s’est mis en rapport avec l’ennemi pour cesser le combat.

Certes, nous avons été, nous sommes submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne de l’ennemi.Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer.

Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd’hui.Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !

Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.Car la France n’est pas seule !

Elle n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l’Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l’Angleterre, utiliser sans limites l’immense industrie des Etats-Unis.

Cette guerre n’est pas limitée au territoire de notre malheureux pays. Cette guerre n’est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale.

Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances n’empêchent pas qu’il y a, dans l’univers, tous les moyens pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd’hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l’avenir par une force mécanique supérieure.

Le destin du monde est là. Moi, général de Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j’invite les ingénieurs et les ouvriers spécialisés des industries d’armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se mettre en rapport avec moi.

Quoi qu’il arrive, la Flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas.

Demain, comme aujourd’hui, je parlerai à la radio de Londres.»