Guy Bedos, le comique de gauche, n’a pas fini de nous faire rire CULTURE

Guy Bedos est mort aujourd’hui. Né à Alger le 15 juin 1934, il aurait eu 86 ans dans 17 jours. Ainsi disparaît un immense humoriste et artiste de gauche, très adroit quand il pointait des personnalités politiques dans ses sketches. Fidèle à ses valeurs et à ses amitiés, le comique français a connu une carrière plus controversée à partir de 1981 et l’avènement de François Mitterrand à la présidence de la République.

La dernière fois que l’artiste est venu à La Réunion (notre photo), c’était en 2013. Guy Bedos est venu plusieurs fois dans notre île. A chaque fois, l’humoriste et comédien a attiré du monde. Comme l’a été Coluche, il était très apprécié pour son franc-parler. Souvent très corrosif et piquant, Guy Bedos disait fort et criait même sa colère contre une société « trop à droite dans ses décisions politiques ».

Et paradoxe, on se rappelle sa gène dans une émission, au lendemain de l’élection présidentielle de François Mitterrand. C’était en 1981. Il est vrai que dans la salle quelqu’un lui avait demandé, s’il sera aussi sans pitié avec le nouveau président de la République. Déconfit, il est rentré dans son fauteuil. C’est d’ailleurs sa posture politique face à trois cohabitations (1986 – 1988, 1993 – 1995 et 1997 – 2002) qui a rendu le comédien quelque peu aphone.

Guy Bedos, comédien, a joué dans plus d’une trentaine de films. Les deux qui ont connu les plus grands succès : Un éléphant ça trompe énormément (1976) et Nous irons tous au paradis (1977), deux films d’Yves Robert. La distribution masculine était de qualité : Jean Rochefort, Claude Brasseur, Guy Bedos et Victor Laloux pour les deux long-métrages. Aujourd’hui, Guy Bedos a retrouvé Victor Laloux (décédé en mai 2017) et Jean Rochefort (décédé en octobre 2017) au paradis. Ou en enfer.

Avec la mort de Guy Bedos, c’est une autre grande gueule qui s’en va. Si le décès de Coluche, qui a commencé sa carrière dans les années 70 et décédé en 1986, a laissé un grand vide, celui Guy Bedos, qui a débuté son itinéraire dans les années 50 et baissé le rideau avec son spectacle Rideau en 2013 (dont un passage en 2013 à La Réunion), ce sont plusieurs générations de Français qui sont orphelins.

Surtout en ces temps compliqués où il n’y a plus de voix pour crier le mal-être d’une grande nation : La France…