Qu’est-ce qu’un cyclone ? SOCIÉTÉ

Un cyclone est un phénomène météorologique se développant sur les océans tropicaux et générateur de pluies diluviennes et de vents très violents, qui peuvent atteindre 350 km/h dans les cas les plus extrêmes.

Associés à une chute importante de la pression atmosphérique, les cyclones sont des tourbillons de grande échelle de taille variable mais faisant ordinairement plusieurs centaines de km de diamètre.

En raison de sa position géographique au cœur du domaine tropical, l’île de La Réunion est soumise à l’aléa cyclonique et est régulièrement influencée ou directement affectée par des systèmes dépressionnaires tropicaux évoluant sur le Sud-Ouest de l’océan Indien.

Ces systèmes sont prioritairement issus de son secteur Nord-Est, secteur privilégié d’où proviennent la grande majorité des phénomènes ayant frappé, parfois douloureusement, l’île au cours de son histoire.

Comment se forme un cyclone ?

Plusieurs conditions doivent se conjuguer pour qu’un cyclone naisse et se développe :

  • au niveau thermique, la température de la mer doit être supérieure à 26°C sur une épaisseur minimale de 50 m ;
  • au niveau géographique, le cyclone doit être suffisamment éloigné de l’équateur – au minimum de quelques centaines de km ;
  • enfin, l’humidité doit être forte, car elle est indispensable à la formation des nuages pluvio-orageux de type cumulonimbus, qui sont le moteur du cyclone.

Le cyclone se présente ainsi sous la forme d’une énorme masse nuageuse, plus ou moins compacte, pouvant s’étendre sur un rayon de 200 à plus de 500 km, et dont les éléments constitutifs tournent dans le sens des aiguilles d’une montre en spirale autour du cœur central.

Partie la plus dangereuse du météore, faisant de 100 à 200 km de diamètre, cette zone centrale entoure l’œil, zone de calme cernée par un véritable mur de nuages extrêmement puissants, dénommé «mur de l’œil», sous lequel se concentrent les vents les plus violents et les précipitations les plus intenses.

Environ 80 à 85 tempêtes tropicales ou cyclones se développent chaque année sur l’ensemble du globe. Environ la moitié d’entre eux dépasse le seuil d’ouragan, c’est-à-dire lorsque la vitesse maximale du vent maximal est supérieure à 117 km/h.

Les deux hémisphères, nord et sud, sont très inégalement touchés par les cyclones tropicaux : 70 % pour le premier et 30 % pour le second.

Dans le Sud-Ouest de l’océan Indien, l’on recense en moyenne 9 à 10 tempêtes ou cyclones chaque année, mais avec une grande variabilité inter-annuelle (de 3 à 15). 90% d’entre eux surviennent durant la saison chaude, entre novembre et avril.

Comment sont définis les noms des cyclones ?

Les tempêtes tropicales et cyclones reçoivent des prénoms à partir de listes de noms pré- définies à l’avance, déroulées dans l’ordre alphabétique, le premier système baptisé recevant un prénom en « A ».

Depuis la saison 2000-2001, les prénoms figurant sur les listes comprennent des prénoms masculins ou féminins issus des différents pays membres du Comité des Cyclones Tropicaux du Sud-Ouest de l’Océan Indien (qui comprend 15 pays membres). Ces prénoms sont choisis de manière consensuelle lors du Comité des Cyclones tropicaux et ce en équilibrant les prénoms issus des différents pays.

Dans le Sud-Ouest de l’océan Indien, les systèmes dépressionnaires tropicaux reçoivent des noms dès lors qu’ils atteignent le stade de tempête tropicale modérée (vents moyens sur 10 minutes excédant les 33 nœuds, soit 62 km/h).

Quelles sont les grandes étapes de la prévision cyclonique ?

Préalablement à la prévision cyclonique, une première étape consiste à analyser attentivement la situation initiale pour définir le plus précisément possible le point de départ de la prévision.

De nombreuses données d’observation, principalement issues des satellites, permettent ainsi de localiser le centre du météore et d’estimer son intensité.

Ensuite, pour élaborer la prévision proprement dite, le prévisionniste cyclone s’appuie sur les données de différents modèles numériques simulant l’évolution de l’atmosphère afin de choisir la trajectoire la plus pertinente.

Disponibles depuis quelques années, les données de modélisation probabilistes constituent également un outil puissant permettant de quantifier l’incertitude autour d’une prévision.

Enfin, l’expertise du prévisionniste intervient de façon non négligeable dans la prévision de l’intensité du système, domaine où les modèles numériques sont encore perfectibles.