Sauvegardons la biodiversité réunionnaise… COURRIER DU LECTEUR

…Malgré la puissance des conséquences du changement climatique. La fréquence de plus en plus rapprochée des incendies dans le massif du Maïdo, années 1988, 1997, 2010, 2011, 2020, prouve que de tels drames écologiques, humains et économiques ne sont pas que d’origine accidentelle ou criminelle.

Ces incendies, tout comme les méga feux d’Australie ou les incendies de brousse en Nouvelle-Calédonie, illustrent la dure réalité du réchauffement climatique qui n’épargne pas La Réunion.

Le changement climatique se caractérise, en effet, par des périodes de sécheresses de plus en plus longues et exacerbées où toutes les conditions sont réunies pour un embrassement de nos forêts, broussailles et champs de cannes.

Pourtant la leçon des incendies des années 2010 et 2011 a été retenue. Saluons à ce titre l’immense travail de prévention et d’action face au risque incendies réalisé par les éco-gardes du Parc National, les agents de l’ONF et les sapeurs-pompiers.

Et Effectivement les moyens supplémentaires déployés permettent de détecter voire de circonscrire rapidement les feux de forêts et de broussailles.

Mais aujourd’hui les pouvoirs publics doivent s’attaquer à la racine du problème. Pour sauvegarder notre biodiversité, ici au Maïdo, le gecko vert des Hauts, espèce endémique menacée d’extinction, et le Pétrel nichant dans le rempart, mais aussi les végétaux endémiques (branle vert, ambavilles et fleurs jaunes), il est impératif d’éradiquer urgemment les plantes invasives et pyrophytes tel l’ajonc d’Europe qui pullule dans cette zone et qui favorise les départs de feu.

Ce travail d’enlèvement peut être fait dans le cadre d’un partenariat entre le Parc National, l’ONF et les associations d’emplois verts.

La priorité ensuite pour restaurer durablement ces espace naturels riches mais sensibles en terme de biodiversité, c’est de replanter au Maïdo des espèces végétales endémiques originelles, résistantes au feu et adaptées à la sécheresse persistante.

Monsieur Le Ministre, il en va de la responsabilité de l’État d’accompagner et de mettre tous les moyens nécessaires à la disposition des Réunionnais dans leur lutte contre le réchauffement climatique.

Par leur histoire, les Réunionnais ont su faire preuve de résilience face aux nombreuses calamités qui ont frappé notre île. Face au chaos climatique qui s’annonce, nous saurons aussi nous adapter et trouver des solutions pour limiter les risques et préserver notre biodiversité.

Vincent Defaud, membre du Conseil Exécutif de Génération Ecologie, chargé de l’écologie de la mer et des Outre-mer, Délégué Départemental de Génération Ecologie La Réunion