Philippe Robert opte pour Audrey Fontaine et tacle Huguette Bello POLITIQUE

Philippe Robert et son équipe ont oragnisé une conférence de presse aujourd’hui. L’opposant municipal de La Possession a détaillé les raisons de son choix pour le second tour de la législative partielle dans la deuxième circonscription.

« Dimanche dernier, le 1er tour des élections législatives partielles sur la 2ème circonscription s’est tenu dans un contexte très particulier :

  • la crise sanitaire anxiogène
  • la défiance envers la politique d’une manière générale qui a entrainé un taux d’abstention historique et inquiétant pour notre démocratie.
  • un nombre démesuré de candidats
  • une couverture médiatique très orientée, réservée dès le départ aux deux favorites.

Et pour nous surtout, une campagne qui a débuté avec plus d’une semaine de retard et des moyens logistique et financier très contraints, puisque cette élection intervenait 3 mois après une élection municipale compliquée dans un contexte de crise sanitaire, et à laquelle j’étais également candidat.

Malgré toutes ces difficultés, nous avons réussi à ravir la 3ème place de ce scrutin, notamment grâce à notre score à La Possession et je m’en félicite. Je remercie les électeurs qui m’ont fait confiance et ont fait l’effort de se déplacer pour accomplir leur devoir citoyen. J’émets le souhait qu’ils seront beaucoup plus nombreux dimanche prochain, car l’abstention ne peut pas être une solution pour faire avancer notre pays dans le bon sens.

Ayant toujours revendiqué mon ancrage politique à gauche, on pourrait penser que cette conférence de presse s’apparente à une montagne qui accouche d’une souris.

Il n’en est rien et c’est pour cette raison que je me permettrai de revenir sur quelques points essentiels qui ont orienté ma décision de soutenir l’une des 2 candidates restée en lice :

  • en mars 2014 : le PLR se présente en opposition à la candidature de Roland Robert aux élections municipales et se rallie à Vanessa Miranville au second tour pour causer sa perte.
  • mars 2015 : je suis candidat aux élections départementales toujours face à des candidats PLR éliminés au 1er tour. A ma demande de soutien pour le 2nd tour je reçois une fin de non-recevoir.
  • malgré tout en 2017, fidèle à mes valeurs et soucieux du rassemblement des forces de gauche et de progrès pour faire avancer la Réunion, je m’engage dans la bataille aux côtés de la présidente du PLR lorsque celle-ci sollicite mon soutien à l’élection législative, avec le succès que nous connaissons.
  • en mars de 2020, aux élections municipales tout me laisse à penser qu’un partenariat réel et pérenne existe entre le PLR et mon équipe. Pourtant au lendemain de la défaite de la liste que je conduisais, c’est bien avec mon adversaire que le PLR s’allie immédiatement.

Pensant qu’il s’agissait certainement d’une alliance de circonstance en prévision des élections régionale à venir, j’ai fait le choix de la loyauté aux accords passés. C’est ainsi, que ma colistière et moi-même avons voté pour le candidat imposé autoritairement par Mme Bello à la présidence du TCO.

Cependant il m’apparait très vite que les rapports de force ont changé et que le PLR souhaite régner en maître absolu dans l’ouest et sur la Réunion. Pour avoir voulu, sans succès, engagé des discussions avec le PLR, je réalise alors que l’on me claque la porte au nez et à travers moi aux milliers d’électeurs qui m’ont fait confiance, en me faisant siéger finalement dans les rangs de l’opposition au TCO avec la droite saint-pauloise.

Il m’apparait alors que le PLR souhaite m’éliminer de l’échiquier politique sur le territoire de l’Ouest ou je reste conseiller départemental, faut-il le rappeler.

Enfin la candidature de Karine Lebon aux législatives partielles a été aussi surprenante qu’incongrue. Je vous en ai déjà fait part, je suis incapable de dire quoi que ce soit d’elle car je ne la connais pas et les électeurs non plus, d’où peut-être le désintéressement et le score très médiocre du PLR sur la circonscription. Le fait d’imposer de la sorte un candidat n’est pas digne de l’image que je me fais d’une véritable organisation politique et citoyenne.

De mon point de vu les choses doivent se faire dans la concertation, ce qui n’a pas été le cas en l’espèce. Pourtant il n’y a pas si longtemps Le PLR condamnait avec la plus grande fermeté le fait d’imposer un successeur. Car je cite : « en politique pour pouvoir occuper des fonctions politique il faut avoir fait ses preuves ».

« La politique n’est pas un héritage ! » me reprochait Mme Bello, lorsque j’étais candidat sur la liste que conduisait mon père en 2014 .

Porter la voix du peuple est une lourde responsabilité et comme beaucoup de Réunionnais je trouve insupportable de voir Mme Bello materner autant sa candidate, montrant l’incapacité de cette dernière à porter sa propre voix ! J’ai presque de la peine pour elle d’être aussi bridée…

Il faut le rappeler, c’était le principal reproche de Mme Bello à Paul Vergès qui l’avait décidé à quitter le PCR pour créer le PLR. Or dans les faits le PLR n’est qu’une pâle réplique aggravée du PCR qui lui au moins occupe une place de choix dans l’histoire politique de La Réunion.

Aussi, malgré le contexte difficile, et au vu des causes qui me tiennent à cœur et qui n’étaient traitées par aucun autre candidat, j’ai décidé de me présenter à ces législatives partielles afin de porter sincèrement la voix du peuple, de cette majorité silencieuse qui ne fait que subir.

Arrivé en troisième position, et pour ne pas aggraver l’abstention, je me dois de me positionner aujourd’hui en soutien de l’une des candidates encore présente.

Ces dernières années, la perception de la vie politique par la population a beaucoup changé et l’étiquette ou l’appartenance politique ne semble plus avoir le même sens pour une grande majorité des électeurs. Les gens sont en demande d’élus qui agissent, qui soient réactifs, à leur écoute et qui prennent en compte leur demande.

J’ai la conviction que l’hégémonie d’un parti constitue un vrai danger pour notre démocratie, en prônant un modèle de pensée unique. Je ne veux pas de dictat, ni pour mon île, ni pour mes enfants. L’hégémonie d’un seul parti est un danger pour la Réunion et j’entends la combattre.

Je veux garder ma liberté de penser et d’agir pour mon pays. Je refuse qu’on m’avilisse à suivre aveuglément et docilement les consignes d’un mouvement.

C’est ce qui a toujours fait ma force et ma particularité en politique et je ne compte pas transiger sur ce point.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je ne suis plus encarté nulle part. Je suis un homme respectueux des élus et des institutions démocratiques, mais surtout un homme libre et indépendant qui peut travailler avec des hommes et des femmes de sensibilité politique différente quand l’intérêt général l’impose. C’est dans la contradiction souvent qu’on s’enrichi.

J’ai bien sûr eu l’occasion d’échanger les deux candidates en lice. L’une m’a paru plus crédible que l’autre et m’a d’ailleurs spontanément demandé l’autorisation de reprendre des éléments de mon programme à son compte. Notamment un sujet qui me tient à cœur à savoir la reconnaissance et la prise en compte de la maladie d’Alzheimer qui est un véritable fléau, un drame pour les malades et les familles à la Réunion.

Elle m’a assuré qu’elle se battra également pour la création d’un centre Régional d’accueil longue durée de ces malades, comme je l’avais proposé.

Une problématique plutôt sociale donc traditionnellement plutôt de Gauche. Et pourtant ce n’est par la candidate du PLR Karine Lebon qui m’a fait cette proposition, mais Audrey Fontaine. C’est la raison pour laquelle mon équipe et moi-même avons fait le choix de lui apporter notre soutien ainsi qu’à son suppléant Sergio Erapa, qui est un ami de longue date et dont je peux témoigner de sa sensibilité pour les questions sociales.

Je me sens en accord avec ce choix et avec moi-même, car je n’aurai pas été candidat si j’avais approuvé dès le départ le choix du PLR.

Pour ma part je reste un homme de gauche et revendique mon intérêt pour l’environnement social, économique et écologique de mon pays et qui place l’humain, avec toutes ses facettes et sa complexité, au cœur de son projet. Tout comme Audrey Fontaine est plus d’une sensibilité de droite et le revendique également, mais nous sommes tous les deux sans étiquette.

Mon père a été en son temps un précurseur dans le rassemblement des idées et était reconnu pour sa sagesse par une grande partie de la classe politique. Il a porté des listes avec des sensibilités différentes mais toujours avec un objectif commun, celui d’améliorer la vie de ses administrés et des plus pauvres en particulier. Je pense que ce n’est pas tant qu’il n’y ait plus de gauche ou de droite que le fait que les électeurs nous demandent de travailler ensemble à l’intérêt du plus grand nombre. C’est dans cet esprit que je me bats depuis mon entrée dans la vie politique.

Issu du PCR, Je reste un homme libre et de conviction, j’ai toujours défendu des idées pour une société plus fraternelle et solidaire, portant fidèlement la voix de tous ceux qui me font confiance.

C’est la raison pour laquelle mon groupe et moi-même réfléchissons à la création d’un nouveau mouvement politique. Mais chaque chose en son temps.

Dimanche nous appelons donc à faire barrage à l’hégémonie du PLR en votant et faisant voter Audrey Fontaine et Sergio Erapa ».