« Où sont passés les intellectuels ? » SOCIÉTÉ

« Où sont passés les intellectuels (de gauche ?), les anti-coloniaux, les associations culturelles, de défense de l’identité réunionnaise, les artistes, les syndicalistes, objecteurs de conscience, philosophes… « 

« Votre silence est assourdissant. Bien sûr quelques voix s’élèvent ici ou là, et heureusement qu’il y a toujours et encore des gens intègres et empathiques. Je veux parler de la stratégie de la peur et du consentement qui n’est qu’une excuse comme une autre pour nous mettre à genoux.

L’heure n’est plus à la complaisance, à la soumission, au déni.

Parlons sans complexe : qu’est ce qui nous empêche aujourd’hui de nous exprimer dans cette « danse du diable « (une expression empruntée à une amie) ?

Sans s’en rendre compte, nous nous sommes soumis sans résistance aux nouveaux standards dictés par l’économie libérale et dans le même temps avons tourné le dos aux valeurs qui nous rassemblaient.

Qui aujourd’hui n’honore pas ses aïeux et grand parents, gardiens des valeurs ancestrales et traditionnelles ? J’en veux pour preuve toutes celles et ceux qui se tournent aujourd’hui vers un environnement plus sain et naturel ?

Valeurs qu’inconsciemment nous reléguons au chapitre des reliques au quotidien car trop noyés dans le stress imposé.

Nous sommes tous là à regretter certaines vertus du passé tout en participant à la course en avant : toujours plus haut, toujours plus fort mais sans fondations.

Nous disons souvent que nous sommes à la croisée des chemins, sauf qu’après une croisée, il en vient une autre et ainsi de suite. Jusqu’où irons-nous ?

Le gouvernement français aujourd’hui ne répond plus à aucune logique si ce n’est celle de participer au déclin de sa population. Jamais un peuple n’a été aussi assujetti et cela grâce à l’inertie et à l’indifférence générale.

A la Réunion, comme dans d’autres colonies françaises, nous avons par ricochets accumulés la relation maître/esclave dans nos gènes au point où nous sommes constamment habités par de solides contradictions.

Il n’appartient qu’à nous d’en faire un atout de taille. Nous aurions cette possibilité de « comprendre » et d’accepter nos différences. La Réunion a toujours été considérée comme un laboratoire social. Sachons lui donner la dimension qu’elle mérite et ne pas laisser à d’autres le soin de le faire.

Le courage c’est de se défaire de l’assistanat, du clientélisme, de la stygmatisation, de l’abrutissement dans lesquels on veut nous enfermer.

Je souhaite, sans vouloir donner de leçon ni monopoliser quelque action, que les « conscientisés puissent se mettre « en marche ».

Macron a fait habilement un hold-up sur ce concept qui appartient finalement à tout un chacun.

Georges Ah-Tiane