Le vote, c’est encore la démocratie ? ÉDITO DU SALAZIEN

L’article est parue dans le Point Phébé hier, sous le titre : « Et si la démocratie s’effondrait… » Le journaliste Cédric Philippe met en exergue « L’analyse des données du Word Values Survey par Roberto Stefan Foa et Yascha Mounk »… Selon ses écrits, le monde occidental ne serait plus, tant que ça, attaché à la démocratie ? Le vote dès 16 ans, si elle se confirme, peut-il changer cette tendance, si elle se confirme ?

La fin de règne des rois de France, du Royaume Uni et d’Espagne, des tsars, de certaines dictatures et la montée des révolutions populaires (du 18e au 20 siècle), ont concrétisé le travail commencé en 558 avant Jésus-Christ, par le Grec Solon, homme d’Etat, législateur et poète athénien : donner de la souveraineté aux classes populaires. Un long, un très long chemin !

Pourtant, Athènes a tracé la voie dès le Ve siècle. La réforme de Périclès étend le droit de vote aux citoyens. La République romaine suit et se contente du vote censitaire. Au Moyen-Age, l’unanimité est l’unique voie des institutions civiles et religieuses. De 930 à 1.800 en Islande, l’Althing, un parlement unicaméral (une seule chambre « d’hommes libres propriétaires terriens »), et sans doute le plus ancien parlement européen, exerce le pouvoir législatif et judiciaire.

En Europe, de multiples formes de vote sont utilisées. Le suffrage censitaire a la cote. La baisse du cens après 1830 élargit le corps électoral, en France. Toutefois, il fait attendre la Troisième république pour l’institution du suffrage universel masculin. Les femmes ont droit de vote bien plus tard (1er janvier 1945). Si des années 1950 à 1990 en France, le vote est l’expression populaire dans les urnes, depuis, ce n’est plus le cas.

A 97 %, l’ensemble des élus de la République le sont par une faible minorité, et cela sans le décompte des bulletins et blancs. Si les bulletins nuls et blancs étaient pris en compte, le score des candidats et des élus seraient réduits d’autant. La volonté affichée des députés d’Ecologie, Démocratie et Solidarité de faire baisser le droit de vote à 16 ans, ne devrait rien changer à l’état d’esprit actuel.

Car, ce n’est pas le vote qui est en cause. C’est la posture des politiques qui est décriée. Les citoyens ne croient plus en leurs représentants. Ce n’est pas non plus la démocratie qui est honnie. Ce que rejette aujourd’hui la population, ce sont ceux, les politiques, qui sont élus pour porter la parole du peuple. Car, le vote c’est la démocratie. Encore faut-il que ceux qui représentent cette démocratie, aient encore de la valeur, à leurs yeux…

JM