Législative partielle : Lebon, les brut(e)s et le néant POLITIQUE

La gauche et la droite partent divisées à la législative partielle de la deuxième circonscription (Huguette Bello élue maire ayant dû démissionner de son poste de député). Le contexte place la candidate de l’édile saint-pauloise, Karine Lebon, en situation très favorable. Quel serait alors l’intérêt de ce scrutin ? Préparer les futures départementales et régionales de 2021…

La politique, c’est un peu à l’image de la Covid-19. Il y a des habitudes très bien ancrées. Et, il y a les comportements nécessaires que nombre d’élus et de citoyens appellent de leur vœu, à corps et à cris, depuis des décennies. L’état comateux du corps électoral et de la classe politique, confirme la fin prolongée d’un cycle, redoutée par les ténors et souhaitée par la génération qui suit, et sans doute par un électorat qui a vraiment marre des politiques qui ne savent pas ou plus, c’est quoi faire de la politique.

La législative partielle de la deuxième circonscription est un exemple supplémentaire. A gauche, c’est sûr, Huguette Bello, maire de Saint-Paul, a la main. Karine Lebon, sa candidate désignée, est sur un terrain déjà conquis. Ce rend quasi impossible, la mission du communiste Philippe Robert, de l’écologiste Charles Moyac et la pragmatique Laurence Lougnon. Même si la gauche n’est plus qu’un mot, un nom, une coquille vide ou un fantasme, la politique ou la posture humaine a beaucoup perdu de valeurs.

La droite souffre aussi de ce même mal. L’addition des candidat(e)s crée la multiplications des « pains ». Et une division encore plus grande. En effet, Audrey Fontaine a le soutien des chefs de file et des ténors de son camp. Les postulant(e)s sont, malgré tout, nombreux. Alain Bénard, Davilla Verdun et Patrick Serveaux, compliquent le jeu, à droite, si cette droite existe encore.

Car, la droite et la gauche, un peu à l’image de ce qu’a fait Emmanuel Macron, ont des limites très souples et très malléables, et ce en fonction des intérêts que peuvent avoir en commun les ténors des deux camps. Feu Paul Vergès en avait fait son art. Gilbert Annette aux Municipales de 1989, Pierre Lagourgue au Conseil régional en 1986, Eric Boyer en 1988 et Nassimah Dindar en 2008 au Conseil départemental… ont souvent « fait passer en priorité, l’intérêt de La Réunion ».

Qu’est-ce qu’il en reste aujourd’hui ? Une classe politique vieillissante, décrédibilisée, à court de messages, de projets, et prête à tous les arrangements pour se maintenir dans le microcosme. Et tous les avantages qui vont avec. Et pour les Réunionnais(es) quelles perspectives ? Quel avenir ? Pour l’heure, quelque chose qui se rapproche du néant…

JM