Covid-19 : des habitudes très bien ancrées contre comportements nécessaires ÉDITO DU SALAZIEN

Les chiffres livrés chaque jour par l’Agence régionale de santé et la préfecture, confirment la difficulté d’un grand nombre de Réunionnais, à faire évoluer des habitudes déjà très bien ancrées, vers des comportements nécessaires, et ce pour éviter toute contamination de la Covid-19. Qu’est-ce qui explique cet état d’esprit ? Qu’est-ce qui nous empêche de nous préserver de la maladie ?

Le Covid-19 ne me fait pas peur ! Je m’en fous du virus ! Il faut bien mourir un jour ! … Ceux qui ne veulent pas se conformer aux mesures de précaution et de protection de l’Agence régionale de santé (ARS) et la préfecture, s’évertuent à avancer des prétextes très discutables. Pourtant, les 55 jours de confinement ont montré leur efficacité, très bien renforcée par la fermeture de l’aéroport Roland-Garros.

Même si la situation actuelle est essentiellement due à la réouverture de l’aéroport de Gillot (les cas importés non maîtrisés à leur arrivée sur le sol réunionnais), une bonne partie de la population autochtone a trop vite cru, que la Covid-19, discret à La Réunion jusque-là, était déjà éradiquée. Ajouter à cela, cette envie insatiable de très vite de retrouver, les schémas de vie d’avant le confinement, nous avons la situation catastrophique d’aujourd’hui.

Comment empêcher des êtres humains de vivre selon leur propre schéma ? Comment les amener à avoir des comportements contraignants, et ce même si c’est pour les protéger contre eux-mêmes ? C’est sans doute l’extrême paradoxe de la vie. Tout le monde dit vouloir changer. Personne ne veut que l’on touche à leur petit monde. Surtout ne changez rien !

Si au début de la propagation de la contamination, la quasi-majorité de la population était prête à l’effort. A changer. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le(a) voisin(e) ou l’inconnu(e) dans la rue est devenu(e) l’ennemi(e), car il est en train de toucher « à mon petit monde ! » Cette nouvelle situation qui perdure à des conséquences exponentielles. La contamination explose à La Réunion. Les habitudes très bien ancrées l’emportent sur les comportements nécessaires à la lutte contre le coronavirus.

Aujourd’hui, y-a-t-il encore quelque chose à faire ? Qu’est-ce que nous pouvons encore faire ? Qu’est-ce que je peux encore faire, à chaque instant, pour me protéger, protéger ma famille, mes enfants, mes parents, mes grand-parents, mes proches fragilisé(e)s ? La réponse est en chacun de nous. Il s’agit d’abord de retrouver son bon sens. Ses émotions. Ses sensations. Son empathie. Sa patience, quelle qu’elle soit…

Car, il faut donner du temps à ce moment de notre vie. Se donner du temps pour apprendre. Mieux apprendre. Mieux apprendre pour mieux comprendre que notre force, c’est de grandir ! De changer ! C’est ce que nous faisons déjà à chaque instant ! Changer, c’est aussi grandir…

Jean Marcel