« La culture n’est ni de gauche ni de droite » CULTURE

« En intégrant la culture comme quatrième pilier de sa nouvelle politique et portée par une ministre d’expérience adepte de la musique classique, le président Macron avait peut-être trouvé la réponse à cette question essentielle : comment faire de la culture un secteur économique porteur d’innovation sociale créateur d’emplois et facteur de cohésion sociale dans notre pays ? »

« Avant de répondre à cette question il faut néanmoins clarifier un malentendu qui est véhiculé dans les cercles et organisations où l’on utilise « la culture a des fins politiques « qui sert exclusivement à la pratique du pouvoir. Ce courant de pensée est néfaste à une vraie politique culturelle d’adhésion et d’implication valorisante.

La culture n’est ni de gauche ni de droite et il faut absolument avoir une vision originelle de celle-ci. Historiquement et sans que je puisse l’expliquer formellement, la culture en France était portée davantage par la gauche.

En effet et d’après divers spécialistes  » la culture trouvait davantage son ancrage dans l’histoire du monde associatif et des particularités socio-économiques de son activité qui aujourd’hui a aisément trouvé ses marques dans le champ de l’économie sociale et solidaire, dès lors que celle -ci s’est constituée en secteur économique reconnu en tant que tel ».

Par ailleurs, le secteur culturel et l’ESS partage un égal souci du bien commun, conçu tantôt en dehors du circuit marchand, tantôt comme un objet économique à part entière. Une seule ambition qui doit nous unir et nous animer, c’est la défense de la permanence de notre culture, notre identité et nos traditions, face à une modernité conquérante qui exige souvent de faire table rase du passé.

Il ne faut jamais oublier que la culture reste un rempart contre la « barbarie ». Elle permet de faire rayonner la langue française, défendre l’histoire, les grandes œuvres nationales artistiques et autres jusqu’au centre de nos territoires qui font que la France est la France dans sa grande diversité.

Il faut probablement plus territorialiser celle-ci.

La droite, historiquement, à tort ou à raison, a toujours été considérée comme le défenseur d’une vision plus parisienne et « parisianiste » de l’art et de la culture! .
Ici à la Réunion, que nous soyons de droite, du centre ou de gauche, cette culture est en Nous, « nout racin » et nous la vivons profondément car c’est notre histoire particulière, singulière au regard de cette belle population multiculturelle que nous devons continuer à faire vivre en harmonie.

« La notion d’intelligence collective est au centre de l’économie créative, circulaire, distributive, collaborative qui apparaît comme l’alternative économique durable à une société confrontée à la raréfaction des ressources naturelles dont l’exploitation fut à l’origine de l’extraordinaire croissance économique. De ce point de vue, le secteur culturel et créatif est aux avant- postes de la construction de cette alternative ; elle en est même le laboratoire social ».

Comment ne pas aliéner la qualité des projets culturels dont le pouvoir artistique et sociétal prime sur le reste en les propulsant dans une dynamique entrepreneuriale ?

Et si la Culture devenait le 4ème pilier du développement durable à côté du social, de l’économie et de l’environnement ? C’est peut-être le chemin sur lequel Madame la ministre Roselyne Bachelot, dans son bureau rue de Valois, veut nous emmener.

En toute humilité ce chemin est également le mien.

Je ne peux que l’inviter à venir nous rendre visite, surtout qu’elle connaît notre département, pour se réapproprier les richesses culturelles de notre Île, échanger, collaborer, innover et créer de nouvelles valeurs humanistes ».

Aline Murin, conseillère régionale