Esclavage et colonialisme : vers des « réparations sous diverses formes « ? INTERNATIONAL

Cette proposition a été faite le mercredi 17 juin 2020, par Michèle Bachelet, Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme. L’ancienne présidente du Chili s’est ainsi exprimée lors d’un débat demandé par les pays africains, sur le racisme et les violences policières, après la mort de George Floyd aux Etats-unis. Sa proposition, malheureusement, est à double tranchant !

A combien peut-on et doit-on estimer, quatre siècles d’esclavage des Noirs d’Afrique dans le monde ? Le sang, les larmes, les souffrances indicibles, toutes les formes de déstructuration et d’avilissement, de tortures physiques, mentales et psychologiques, de mauvais traitements quotidiens, les innombrables assassinats et tueries… Et, le travail pour une bouchée de pain…

Comment chiffrer la misère, la souffrance et la douleur de dizaines de générations de femmes et d’hommes noir(e)s, des siècles après ? Si déterminer des réparations pécuniaires ou sous diverses formes, est possible, à qui iraient ces « réparations sous diverses formes ». Si à priori, la proposition et la démarche de Michèle Bachelet, sont honnêtes et sincères, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme a pourtant commis une maladresse.

Quelles que soient les formes que pourraient prendre les réparations, l’ancienne présidente de Chili n’ouvre-t-elle pas – plus grand – la porte à l’achat, « sous diverses formes », des différents dirigeants des pays africains. Ces « réparations » ne sont-elles pas une autre forme de mise sous tutelle économique de la plupart des pays d’Afrique noire ?

Quelques jours après son accession à la Maison Blanche, Donald Trump avait subtilement parlé de « recoloniser l’Afrique ». Les « réparations sous diverses formes » sont des moyens « légaux, publiques et médiatiques » de faire et de consolider un fait. Et une triste réalité : une grande partie du continent africain est depuis des siècles, le marche-pied des riches et puissants qui dirigent les pays occidentaux, à travers des gouvernements soumis et très conciliants, élus par des systèmes démocratiques dépouillés de leur essence, et vacillants.

Aussi, si la proposition de « réparations sous diverses formes » de Michèle Bachelet, Haut-Commissaire des droits de l’Homme de l’ONU, est retenue, l’Afrique, et surtout les Africains devront densifier et structurer leur système démocratique et institutionnel. Et ce pour éviter que des Africains vendent à nouveau, leur peuple et leur continent, aux plus riches et plus puissants de cette planète…

JM