« Nous avons la réserve foncière pour la production de riz (2) ! » ECONOMIE

Dans cette deuxième partie du compte-rendu réalisé suite à l’Atelier 3 que mène le Collectif citoyens 974, les intervenants sur la capacité en matière, d’avoir suffisamment de surface pour produire une quantité de riz capable de nourrir toute la population réunionnaise. Sur ce point aussi les 300 intervenants ont fait preuve de réalisme et de bon sens.

A la fin de la première partie du compte-rendu, nous nous sommes arrêtés à la fin du troisième point. Nous reprenons au quatrième point.


4.Les besoins en surface et en semence : les besoins de surface par an pour une production de 50000 tonnes en prenant en compte un rendement de 6,5 tonnes /ha en moyenne : 50.000 tonnes x 1 ha / 6 tonnes = 8.333 ha.
Nous pouvons diviser par 2 car nous pouvons faire 2 cycles par an, donc le besoin en surface est en réalité de 4.166 ha, ajouté de la surface nécessaire pour produire la semence du deuxième cycle pour un objectif de 25.000 Tonnes soit 2.500 tonnes de semences.

Avec les données d’Isabelle Pothin (222 kg de semence/ha) la surface supplémentaire nécessaire est de 416 ha supplémentaire.

Au total, le besoin de surface est de 4582 ha, 2 fois par an pour une production annuelle de 50.000 t.
Le recensement des friches disponible donne :

  • SAFER : 6600 ha
  • CIREST : 3000 ha
  • Parc National : 5000 ha

La surface agricole actuelle en production est de SAU est de 42.000 ha.

En gros, sans toucher aux surfaces en culture actuelles, nous avons la réserve foncière pour la production de riz.

Mais se pose la question de l’emprise juridique de ces terres et de leurs mises en irrigation si nécessaire, pour garantir les rendements.

Une étude économique permettrait de savoir si elle peut être une voie de diversification pour les exploitations actuellement en place.

Ce qui automatiquement pénaliserait les surfaces utilisées par d’autres filières … Et également si elle peut être une voie à explorer pour les nouvelles installations.

5.Les possibilité techniques :
En 2020, à l’heure d’internet et des échanges mondiaux, toutes les informations techniques sont disponible.

La culture en pluviale n’est pas réputé difficile, mais il y a quelques points à bien négocier : L’enherbement en début de développement et la prédation des oiseaux à la fin du cycle au moment de la récolte.

L’association Riz Réunion s’est équipée de filet d’une part et la plantation à grande échelle diluerait les attaques des oiseaux.

Madagascar, grande productrice de riz, reconnu mondialement est géographiquement et culturellement à notre portée également. Un partenariat est envisageable.

6.Les paramètres économiques :

  • Faire du riz à la Réunion, est ce un non sens économique ou est ce une réelle possibilité économiquement intéressante pour tous les partis prenants ?
  • Le prix auquel le particulier achète son riz au supermarché : entre 1,50 € à 2.50 €.
  • Le besoin par personne et par an : 62 kg.
  • La fourchette du budget annuelle correspondant par personne : de 93 € à 155 €.
  • Le volume financier filière que cela représenterait : 50000 tonnes de riz produites et vendu à 2 € sur le territoire, créerait un Chiffre d’Affaire de 100 millions d’euros, pour une occupation de surface annuelle de 4500 ha.

A titre de comparaison, la canne à sucre occupe 24.000 ha et génère un chiffre d’affaire de 144 millions (dont 50 % viennent de subvention diverses dont 28 millions en suspense pour les années à venir dès 2021).

Les fruits et légumes génèrent 160 millions sur environs 6.000 ha.

Mais pouvons nous produire et vendre à un prix aux particuliers à 2 € du kg,

  • Qui garantie le revenu des producteurs ?
  • L’amortissement des investissements en matériels nécessaires ?

C’est à cette question que nous allons tenter de répondre :

Nous nous appuierons au delà de l’atelier sur les visites de parcelles (déjà une de programmée) et sur les expertises et expériences de ce qui en font et en ont déjà fait (entretien avec nos anciens producteurs).

7.Point spécial : la semence

  • Comment s’en procurer ?
  • A quel coût ?

Pour imaginer une production rapide du territoire, un volume de départ de 10 tonnes seraient un bon chiffre, loin des 4.000 tonnes nécessaires mais cela permettrait tout de même une bonne vision de la réalité d’une telle filière.

Quel est le stock sur l’île ?
Le prix au détail pour le particulier dans les magasins d’agrofournitures semble prohibitif (exemple : 2.45 € les 20g soit 100 € le kg ou encore 3.40 € 14 g soit 242 € le kg)

Acheter le riz complet en supermarché ? à 3 € du kg, sans visibilité sur l’origine et le type de semence …

Pour une reproductibilité, il est nécessaire de se procurer des semences paysannes reproductible à l’identique.

Rechercher les fournisseurs de semences professionnelles.

Nous pouvons également nous rapprocher du CIRAD, implanté dans toutes les zones tropicales producteurs de riz (Asie, Madagascar, Afrique).

L’objectif pourrait être de reproduire la semence dans un premier temps.

Qui finance ? Puisqu’il n’y aurait pas de vente mais juste du stock ? Ou peut être en vente la semence ? …

Faire un recensement des ressources en semence dans l’Ile : Variété et Quantité. La Durado est déjà vérifié.

  • Etudier un approvisionnement sur Madagascar.
  • Se renseigner sur le riz du Mali aussi.
    Le frein approvisionnement en semence est cruciale à lever !

NB : La participation de la filière professionnel et des institutions permettraient peut-être de lever ce frein sans trop de difficultés. Mais ces acteurs sont-ils mobilisable ?

8.Perspectives :
En même temps que la promotion de la production et de la consommation du riz local, il est nécessaire de prévoir un plan B qui pourrait même être un plan A, en attendant la mise en place de la filière riz, qui reste encore hypothétique pour le moment.

Les freins ne manqueront pas de se manifester dans une telle démarche.

Donc en attendant, comment amener une consommation globale de rizet la remplacer dans notre cuisine par autre choses : la promotion de la diversification de notre alimentation avec nos anciennes racines au sens propre comme au figuré.