La Réunion a besoin de ses boutiques « chinois » ECONOMIE

A partir de 1977, l’arrivée de Prisunic, rue Maréchal Leclerc à Saint-Denis, et de l’avènement des grandes surfaces et des centres commerciaux, ont permis à de nombreux Réunionnais d’acheter des produits au prix plus compétitifs. Cette concurrence totalement déséquilibrée a une conséquence drastique et dramatique : la disparition d’un très grand nombre de petits commerces.

Il y a plus de 40 ans, qui aurait pensé que les Réunionnais(es) se mettraient à regretter leurs boutiques « chinois » ou leurs commerces de quartier, qu’ils ou qu’elles ont délaissé pour « des relations commerciales plus modernes » ? Ce sentiment est partagé par beaucoup, depuis une ou deux décennies déjà. La nostalgie a pris une autre dimension pendant ces deux mois de confinement, dus à l’épidémie de coronavirus.

Qu’est-ce qui a conduit un certain nombre d’entre nous, à regretter nos boutiques « chinois », leur buvette et son « p’tit coup d’charrette », le boudin noir et chaud du vendredi et du samedi, les multiples opportunités de rencontrer dans le commerce, une connaissance, un voisin, un copain, un membre de la famille…

Il est vrai que ces deux derniers mois, le besoin de lien social était plus criant, car les gestes barrières ont fortement réduit, de ce qui nous restait de nos attitudes de savoir-vivre et de savoir-être, héritées de nos parents et grand-parents. Ce repli sur soi commencé au début des années 80, grossièrement compensé par les achats compulsifs, est aujourd’hui une forte et pesante réalité. Les Réunionnais crient ce désarroi, cette détresse et ce désespoir sur Facebook et les réseaux sociaux.

La photo, une parmi tant d’autres, que nous publions a été récupérée sur Facebook. A peine si les propriétaires ou gérants de boutiques « chinois » ou de commerces de proximité, ne deviennent à leur tour, des héros du quotidien. « Sauvons nos boutiques « chinois » ! », écrivent les internautes sur les réseaux sociaux et ce, même si elles ou ils continuent à faire leurs courses en centre commercial, et pas dans ces « petites boutiques ».

Que veulent faire ces Réunionnais qui écrivent ou crient « sauvons nos boutiques « chinois » ?

Sauver un commerce de proximité qui tend à disparaître ?

Tenter de ne pas perdre un mode de vie qu’ils ou elles ont connu enfant et adolescent(e), et qui est en train lui aussi de disparaître ?