Paul Hoarau : « Pousser au respect mutuel et au dialogue constructif » SOCIÉTÉ

« Mardi 27 octobre, deux procès ont eu lieu au tribunal de Saint-Pierre. Un procès contre cinq militants des Azalées pour une histoire de vente de tisanes et un procès contre les manifestants du collectif concernant Manapany. Le plaignant dans le procès pour outrage et détérioration de clôture est le maire de Saint-Joseph ».

« Une enquête est en cours sur une plainte de militants des Azalées contre le maire de Saint-Joseph. Il faut donc s’attendre à un autre procès.

La guerre judiciaire est ouverte. Pendant ce temps, le fond du problème posé par le projet du maire à Manapany et les réactions diverses des manifestants n’est pas traité. Il fait l’objet de déclarations unilatérales du maire.

La guerre judiciaire et la communication unilatérale du maire constituent deux graves erreurs du point de vue de la démocratie. Le maire doit être à l’écoute du peuple qu’il est censé servir. Le souverain des élus, c’est le peuple.

Les élus ont trop tendance à se considérer comme les maîtres. Dans l’affaire de Manapany, la solution démocratique est simple.

Le maire doit réunir autour de la table tous les antagonistes qui ont manifesté : les gilets jaunes, les membres du collectif, les écolos, les artistes, les associations, les riverains, avec la considération qu’il doit aux citoyens qui devront la lui rendre, pour écouter, informer et voir avec eux les issues d’une sortie de crise.

C’est cela le dialogue démocratique entre le maire et ses mandants et c’est ce dialogue qui évite la guerre et les excès qu’elle engendre de part et d’autre et que nous avons vus à travers les vidéos diffusées sur cette affaire.

Il ne faut pas vouloir faire régler par les juges, par l’exécution pénale d’administrés-adversaires, les contentieux que l’on ne peut pas – ou qu’on ne veut pas – régler par le dialogue démocratique avec des administrés-partenaires.

Monsieur le Maire de Saint-Joseph doit ouvrir rapidement le dialogue, et la guerre judiciaire doit prendre fin. Cette opportunité offerte au maire de Saint-Joseph vaut pour tous les élus.

Des maires sont dans la bonne démarche. Ils doivent persévérer. Dans le contexte réunionnais actuel, ceux qui persisteront dans l’épreuve de force contre les administrés, perdront la confiance des électeurs.

Tous ceux qui disposent d’un pouvoir dans ce pays, devront éviter d’attiser les haines et les rancunes, la guerre ; pousser plutôt au respect mutuel et au dialogue constructif, la paix.

Notre société réunionnaise n’est pas divisée entre bons et méchants, mais entre ceux que l’on a intégrés dans le système et ceux que l’on en a exclus. La justice pour tous sera le prix de la paix ».

Paul Hoarau