Saint-Philippe, au cœur du Sud sauvage de La Réunion CULTURE

Situé sur le flanc du piton de La Fournaise, ce territoire est fréquenté dès le début du XVIIIe siècle. En l’absence de routes, il est alors difficile d’accès. C’est donc par la mer, malgré des conditions extrêmes, que s’effectuent les liaisons et le développement du sud sauvage.

Cette zone a  connu des débuts de colonisation à la fin du XVIIIe siècle. Les pluies y sont abondantes et s’infiltrent rapidement, creusant des puits, dont le puits des Anglais, ce qui permettra de pallier l’absence d’eau douce. La commune de Saint-Philippe est créée vers 1830.

Le domaine du Baril

L’emprise de la fouille est limitée à l’ouest par la ravine Bétail qui borde de quelques mètres en amont l’usine du Baril, aujourd’hui en ruine. Cette usine à sucre, construite en 1861, est équipée de moteurs à vapeur.

Les plantations de cannes s’installent tardivement dans une zone consacrée jusque-là au café et surtout au girofle. Après la chute du cours du sucre, l’usine cesse son activité sucrière. Elle compte alors 430 engagés et affranchis. L’usine est transformée en féculerie à manioc et une nouvelle cheminée est construite en 1919.

Le camp des engagés

Les structures observées (trous de poteau et de piquets) appartiennent à des constructions légères, de type cases et peut-être également à des palissades. Des constructions sont attestées sur ce terrain sur deux plans datés de 1874 et par un cliché datant des années 1920.

Des cases disposées en rangées y sont indiquées comme un camp malgache. Quelques foyers semblent marquer l’emplacement de cuisines. Une activité de forge est également reconnue.

Le mobilier mis au jour (verre, céramique, éléments métalliques) est réduit, reflétant des conditions de vie sommaires. Le mobilier date du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle.

Il comprend également des éléments résiduels du XVIIIe siècle. Peu de travaux ont porté sur les camps de travailleurs engagés.

C’est essentiellement au travers des archives que les logements d’engagés établis à proximité de l’usine sucrière sont connus. Les fouilles permettront de documenter les activités réalisées dans le camp des travailleurs et en particulier la présence de forgerons.

L’Inrap

L’Institut national de recherches archéologiques préventives est un établissement public placé sous la tutelle des ministères de la Culture et de la Recherche.

Il assure la détection et l’étude du patrimoine archéologique en amont des travaux d’aménagement du territoire et réalise chaque année quelque 1800 diagnostics archéologiques et plus de 200 fouilles pour le compte des aménageurs privés et publics, en France métropolitaine et Outre-mer.

Ses principales missions sont l’analyse et l’interprétation scientifique des données de fouille ainsi que la diffusion de la connaissance archéologique. Ses 2 200 agents, répartis dans 8 directions régionales et interrégionales, 42 centres de recherche et un siège à Paris, en font le plus grand opérateur de recherche archéologique européen.

Le service régional de l’archéologie

Le service régional de l’archéologie (SRA) de la direction des affaires culturelles de La Réunion, créé en 2010, administre et coordonne la politique publique de protection, d’étude et de valorisation du patrimoine archéologique (Livre V du code du Patrimoine), sur l’île de La Réunion, à Mayotte et dans les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF).

Dirigé par un conservateur régional de l’archéologie, le SRA veille à l’application de la législation relative à l’archéologie. Il prescrit les diagnostics et les fouilles préventives, instruit les demandes d’autorisation de fouilles, surveille et contrôle leur exécution, après avoir consulté la commission territoriale de la recherche archéologique (CTRA) qui rend son avis.

ll encadre la recherche archéologique régionale et contribue à l’enrichissement et à la mise à jour de la carte archéologique nationale.

Enfin, le SRA met en œuvre les mesures nécessaires à la protection, la conservation et la valorisation du patrimoine archéologique mobilier et immobilier et assure la diffusion et la promotion de la recherche.