« L’apprentissage du respect dans une éducation heureuse » EDUCATION

« Je suis né en 1981 à Tulear et j’ai grandi à Tsimenatse+Mahavatse puis à Deux-Canons, Ste Clotilde, ville de Saint-Denis de La Réunion, avec tous mes copines et copains, cousins et cousines ».

« On traitait tout le monde comme la famille. On allait jouer dehors, on était toujours content et on mangeait ce que notre maman ou notre papa se donnait la peine de cuisiner.

On goûtait du manioc, des patates, jacques mures, goyaves et tous les fruits; qu’on avait dans la cour.

Du pain du beurre et de la confiture feu de bois, on partageait nos gâteaux et nos bonbons; quand nous en avions, ça nous coûtait 5 francs, jala raiky.

Quand on avait fini de goûter, on faisait nos devoirs et ensuite on allait jouer dehors.

On jouait à longueur de temps ti caz, à l’élastique, à 1 2 3 , cache-cache, aux balles au prisonnier, on grimpait aux arbres etc…

On faisait des cabanes dans les arbres en mangeant ce qu’on trouvait dans les champs sans penser aux microbes. On pouvait faire un tour du quartier sans inquiétude.

On ramassait des p’tits fruits, on aidait à la maison, on se baladait à vélo sur le trottoir sans casque ni protège-genoux mais avec un morceau de carton coincé dans la roue pour faire un bruit de moto .

On faisait du patin à roulettes et c’était pas facile.

Pour appeler nos copains et nos copines pour jouer, on allait devant chez eux et on criait leurs prénoms bien fort ou on sonnait à la porte.

Le soir après notre bain , on mettait notre pyjama et nos pantoufles et au plus tard 20h30 on était au lit et sans discuter.

On était contents si on avait réussi à grappiller jusqu’au moment de la météo, parce que c’est tout ce qui comptait pour nous, savoir si on pourrait jouer dehors demain.

Pas de réseaux sociaux, pas de et on n’aurait pas su quoi en faire puisqu’on avait des copains et des jeux plein la tête

On n’avait peur de rien, et nos aînés n’avaient pas à s’inquiéter pour nous. Tout le monde connaissait les enfants des autres et pouvait lui dire « Attends que je vois tes parents si tu n’es pas sage ! », personne ne se faisait la gueule pour ça parce qu’on pouvait compter les uns sur les autres.

On nous a appris le « RESPECT » des autres. Étant enfant, tu n’avais pas à interrompre un adulte qui parlait !

Ce n’est pas avec des armes que nous réglions une altercation, une dispute.

À la tombée de la nuit, on savait qu’il était temps de rentrer à la maison.

On aimait aller à l’école parce qu’on nous avait appris à respecter les enseignants et c’était un plaisir de voir chaque jour nos copains et nos copines de classe.

On fermait nos bouches face à nos aînés parce qu’on savait que si on leur manquait de respect, on avait juste ce qu’on méritait… La pire des punitions était : « tu n’iras pas jouer dehors » .

On devrait plus souvent repenser à tout ces moments heureux, parce qu’on est en train de se perdre dans une société où il n’y a plus de respect, ni autorité, ni compassion, ni bienveillance pour les autres. Le bon sens se perd également, de même que la notion du bien ou du mal.

Mes copains et copines, cousins et cousines se reconnaîtront.

À mes F : Général, Prof, Bil, Moussine, Vandam, Laysofy, zozo, zix, digarin, dj rics, Varira, Lava

Mes S : Baba, Gena, behanjy, jarahy, et les autres

On ne se voit plus beaucoup mais…

Teako nareo koahy, mi aime à zot ».

Jacques Aroumougom