Non aux dérogations concernant les Néonicotinoïdes ! SANTÉ

Le projet de loi en discussion à l’Assemblée nationale à partir du 5 octobre 2020 (1), permettant d’autoriser les néonicotinoïdes par dérogation est une aberration pure et simple. C’est par le biais d’une énorme incertitude juridique que le gouvernement est en passe de revenir sur cet engagement, si important pour notre biodiversité et l’ensemble du vivant, à commencer par les abeilles.

Il s’agit dans le présent projet de loi, composé d’un seul article (voir ci-dessous), d’autoriser le gouvernement à accorder des dérogations pour l’utilisation des néonicotinoïdes jusqu’au 1er juillet 2023 soit trois longues années supplémentaires.

Dans l’explication du gouvernement, il s’agit de sauver la filière sucrière issue de la betterave (qui subit une attaque d’un puceron, Myzus persicae, qui transporte des virus à l’origine de maladies appelées « jaunisses ») mais dans le projet de loi il n’y a pas de mention “betterave” et l’argument de cette absence est que le gouvernement craint une « rupture d’égalité devant la loi, s’il mentionne la filière concernée : la betterave »

Ce projet de loi est mal ficelé et laisse un boulevard aux filières qui demanderont à leur tour des dérogations comme la déjà fait savoir la filière « maïs » en août dernier pour les aider à lutter contre les mouches.

Les néonicotinoïdes posent des problèmes environnementaux. Ils se diffusent dans l’environnement grâce au vent ou dans le sol et y restent longtemps, leur dégradation étant très longue pour la plupart, les néonicotinoïdes se retrouvent ainsi dans les eaux, les sols, dans l’air que l’on respire. La population d’abeilles n’y résistera pas et c’est toute la biodiversité qui se trouve en danger.

Pour les citoyens dont je fais partie, le fait de faire marche arrière est un mauvais signe dû à un manque d’anticipation sur un vrai problème. En effet, qu’on fait l’ensemble des acteurs depuis 2016 pour pallier ce problème ? A-t ’on mis des moyens suffisants pour changer de modèle par des solutions qui existent et sont connues comme, mixer les variétés, planter en associant d’autres plantes, protéger les champs par des haies…

Ces méthodes plus naturelles nécessitent des moyens et du temps, mais elles sont efficaces sur le long terme. Les agriculteurs et agricultrices doivent être accompagnés et soutenus tout au long de ce processus de transformation. Avant d’imposer une loi, il est nécessaire de travailler en amont pour trouver des solutions de substitution, sans polémique et en toute transparence.

C’est comme cela qu’à mon sens que les néonicotinoïdes seront définitivement bannis de notre agriculture pour toujours.

Je souhaite que tous les parlementaires réunionnais ne votent pas en faveur de cette loi afin de ne pas laisser leur nom dans l’encre indélébile d’un massacre conscient de notre biodiversité. L’histoire s’en souviendra.

Jean Alain Cadet, membre de Génération Écologie