Simon Lagarrigue, l’un des derniers “résistants”, a rejoint ses ancêtres CULTURE

Simon Lagarrigue, un zarboutan nout kiltir, un pilier de notre patrimoine, le témoin d’une île de La Réunion forte, solidaire et en quête d’un devenir proche de ses racines et de son authenticité, est décédé cet après-midi. Ce défenseur et porte-parole du maloya a marqué plusieurs décennies et générations. Son décès a provoqué une émotion indicible.

Parmi tous les écrits qui se déclinent sur les réseaux sociaux, nous publions cet écrit d’Aline Murin puis d’Yvette Duchemann.

Aline Murin : “Simon Lagarrigue, Dada, la désot la vi »

Ou va mank à nou
Ou va mank à moin
A soir mon kèr y plèr
Roulér y sant pou ou
Maloya lé trist, maloya y plèr
Simon, nout zarboutan maloya …
Repose en paix
Maloya va sant touzour pou ou
Maloya résistance, respect maloya…

«Dada » est né dans une famille de maloya, d’un père moringer célèbre de Saint- Pierre, Henri Lagarrigue.

La rencontre de Simon Lagarrigue avec Firmin VIiry lui ouvre aussi la voie de la connaissance de cette musique.

L’artiste du Maloya évolue dans l’ombre au sein de la formation de Firmin Viry.

Il écrit les textes engagés et chante pour la première à la fête de Témoignages à Saint-Paul en 1969 au sein de la Troupe Résistance.

Pour Simon, le maloya était cette musique, ce chant, cette danse, cet appel aux ancêtres, un héritage d’une longue tradition qui lui appartenait corps et âme.

Simon restera gravé dans la mémoire collective, un artiste au service de son pays.

Par sa sagesse et son immense talent, Simon restera un exemple vivant pour la nouvelle génération.

Sincères condoléances à toute la famille et ses proches

Yvette Duchemann : « La vie de Simon Lagarrigue est un exemple »

« Ankor in zarlor, in zarboutan la Resistans, dovan loprèssion, la réprèssion: in guérié, in lamontrèr, li la galiz nout lèspri avan li la désot la vi. Maloya son péi té i tyinbo ali droit. 

Ti pe par ti pe : tout i sa va… sè La Rénion dan son sinplissité, son rishéss, son lâme kréol, son ti tourné viré, ki sa va.

Sa vie est un exemple. Savons nous en retirer le modèle? Saurons nous semer ce qu’il nous a laissé?

 Je voudrais bien y croire mais le monde « d’après » est mal parti. 

Notre musique de tradition orale n’a rien à envier, n’a rien à copier, sur l’Occident.

Prenons soin de devenir ce que nous sommes, entre parenthèses «  nous ne sommes pas de reniement » (Alain Lorraine), notre  mode de vie nous le prouve au quotidien, Simon a montré toute sa vie qu’il  était fier de sa réionèzté, tâchons d’en garder l’essentiel. 

Chaque generation se doit de faire le travail de memoire et de transmission.

 Nous devons prendre conscience des vraies valeurs de Simon et de tant d’autres laissés pour compte par nous mêmes et que ces valeurs soient connues et reconnues et transmises. 

Wopè Tonton Simon mi di aou mersi : ou là donne amoin  la forss pou nou alé ».