« Un vibrant hommage à toutes celles et ceux qui ont contribué à notre santé publique » SOCIÉTÉ

Ce matin au Jardin de l’Etat, à l’occasion de la cérémonie du 14 juillet, fête nationale, le préfet de La Réunion, Jacques Billant, a rendu « un vibrant hommage « à tous les personnels qui ont travaillé, veillé et sauvé des vies depuis le début de l’épidémie du Coronavirus.

« En ce 14 juillet, nous voici à nouveau rassemblés pour commémorer la fête nationale. Mon Général, je tiens d’abord à vous adresser, à vous-même et à toute votre équipe, mes félicitations les plus sincères pour l’organisation de cette cérémonie et j’adresse mes remerciements à tous les participants pour la très belle prestation qu’ils nous ont offerte. Je salue l’ingéniosité avec laquelle cette célébration a pu être repensée et adaptée aux contraintes de la crise sanitaire ».

Je souhaite aussi vous remercier Monsieur le Président du Conseil départemental et Madame le Maire de Saint-Denis pour l’engouement que vos équipes ont montré lorsque nous leur avons esquissé le projet de cérémonie. Je tiens à saluer le travail réalisé. Ce matin, je crois pouvoir dire que les Jardins de l’État n’ont jamais aussi bien porté leur nom, revêtus d’oriflammes tricolores et emplis d’arbres de la liberté qui nous ramènent aux premières heures de la Révolution française.

Cela fait donc 140 ans que nous célébrons notre fête nationale, 140 années tissées du fil bleu-blanc-rouge de notre histoire, 140 années de triomphe de notre République, 140 années semées d’obstacles et de défis.

Il y a un peu plus d’un an, je m’installais avec bonheur et fierté en qualité de préfet de la Réunion. Je ne présumais pas l’épreuve que nous allions traverser, mais je savais déjà l’amour sacré de la Patrie qui est celui des Réunionnais et des Réunionnaises.

Oui, aujourd’hui à Saint-Denis, nous célébrons une nouvelle fois la France, nous célébrons le peuple français toujours uni sous les plis de son drapeau, nous célébrons enfin et toujours ces valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, si constitutives de notre identité.

A Saint-Denis aujourd’hui, nous entendons réaffirmer avec cette force et cet engagement qui caractérisent si bien les Réunionnais dans la défense de notre pacte républicain combien nous sommes attachés à ce goût absolu de l’indépendance, qu’on appelle liberté, combien nous avons cette ambition de donner à chacun sa chance, qu’on appelle égalité, et combien nous portons cette détermination à ne laisser personne sur le côté du chemin, qu’on appelle fraternité.

Oui, Mesdames et Messieurs, en ce jour de fête nationale, nous entendons encore et toujours communier dans les valeurs de notre République avec cette conscience aiguë d’en être non seulement les dépositaires, mais aussi et surtout les artisans.

L’histoire du peuple français ne commence certes pas le 14 juillet 1789, mais ce jour-là, le peuple a montré quels idéaux il voulait suivre.

Et toujours durant notre histoire, nous avons trouvé en nous cet amour de la Patrie qui nous a sauvés et cette énergie pour nous unir autour de nos idéaux.

Les paroles prononcées par le Général de Gaulle le 14 juillet 1943 à Alger pour dresser le bilan d’une action menée sans relâche depuis l’appel du 18 juin 1940 ont une résonance toute particulière en cette année 2020.

Je cite : « Ainsi donc, après d’indicibles épreuves, le peuple français reparaît. Il reparaît en masse, rassemblé, enthousiaste, sous les plis de son drapeau. Mais, cette fois, il reparaît uni.

Français, ah Français ! Il y a quinze cents ans que nous sommes la France et il y a quinze cents ans que la patrie demeure vivante dans ses douleurs et dans ses gloires. L’épreuve présente n’est pas terminée, mais voici qu’au loin se dessine la fin du pire drame de notre Histoire. Levons la tête, serrons-nous fraternellement les uns contre les autres et marchons tous ensemble, par la lutte et par la victoire, vers nos nouvelles destinées. »

Ces paroles ont une résonance particulière parce qu’elles doivent à nouveau nous guider alors que notre pays traverse une nouvelle et terrible épreuve avec la crise sanitaire du Covid 19.

La parabole de la guerre qui nous accompagne depuis le début de cette pandémie dit bien la force de l’ébranlement qui nous a frappés, avec l’intrusion dans notre quotidien d’une peur que nous n’avions pas connue depuis la seconde guerre mondiale et un sentiment de vulnérabilité inconnu de nos jeunes générations.

Aux vols des corbeaux d’hier succède l’épidémie d’aujourd’hui.

À chaque époque ses défis et l’honneur de cette génération n’en est pas moins grand, car ce qui fait la force des Nations, la force du peuple de France, c’est la manière dont il répond à l’alarme.

Et quelle meilleure réponse à la peur que de faire bloc, une nouvelle fois, comme nous y invitait le Général de Gaulle il y a 77 ans et comme nous y invite le Président de la République aujourd’hui.

Dans notre combat contre un ennemi invisible, les Réunionnais et les Réunionnaises se sont illustrés à l’image de leurs glorieux aînés, en étant présents, engagés et respectueux des lois.

Nous devons en être fiers, tant le confinement a ici été un modèle de civisme.

Merci à toutes et à tous de votre engagement dans cette contrainte inédite mais ô combien salvatrice.

Je tiens aujourd’hui à saluer ces efforts et ces énergies tournées vers la lutte contre la pandémie et rendre un vibrant hommage à toutes celles et ceux qui ont apporté dans notre région une contribution décisive à notre santé publique, en acceptant dès le départ la première des exigences, l’esprit de sacrifice.

Dès le début, l’investissement des personnels hospitaliers nous a permis d’éviter le pire.

La suite de la crise a mis à l’épreuve l’ensemble des personnels soignants qui ont été en première ligne dans les hôpitaux, les établissements médico-sociaux, les cabinets, les laboratoires, les pharmacies et les domiciles de nos concitoyens fragiles.

Leur détermination et leur courage, alors que nous découvrions jour après jour les contours de cette épidémie, nous a sauvés.

Mesdames et Messieurs, la fraternité qui s’est incarnée dans les soins aux malades et dans l’aide aux plus vulnérables mérite en ce 14 juillet la reconnaissance de la Nation.

La Nation reconnaissante n’oubliera jamais tous ceux qui se sont aussi engagés dans ce qu’on a appelé les deuxième et troisième lignes de front.

Ce sont les forces de l’ordre, policiers et gendarmes, les pompiers, les militaires de l’opération résilience, les agents des services de l’État, de l’agence régionale de santé et des collectivités territoriales, les enseignants ; ce sont les caissières et caissiers, les magasiniers, les chauffeurs routiers, les éboueurs, les agriculteurs, les agents du port et de l’aéroport, les chefs d’entreprise et les salariés et tous ceux que je n’ai pas cités, sans qui la continuité de la vie de la nation n’aurait pu être assurée au moment où c’était le plus difficile.

Ce sont encore les élus qui ont fait preuve d’un sang-froid admirable et d’un sens aigu de la coopération avec l’État.

Ce lien précieux entre nous illustre une nouvelle fois s’il le fallait le pacte républicain qui nous anime dans le service de l’intérêt général, dans le service de nos concitoyens.

Nous aurons plus que jamais besoin de cette union dans les semaines et les mois qui viennent pour faire face aux difficultés économiques qui se dessinent.

Les Réunionnais et les Réunionnaises non seulement l’attendent de nous, mais l’exigent.

Mesdames et Messieurs, si le Covid 19 a pu remettre en cause nos certitudes et bousculer nos organisations, il n’a pas engendré la rupture de notre société empreinte de solidarité. C’est ce qui a fait notre force dans le passé, c’est ce qui la fait encore aujourd’hui.

Au-delà des critiques et des oppositions qui ont pu apparaître, comptez sur l’État que je représente à La Réunion pour poursuivre son engagement au service de nos concitoyens, de tous nos concitoyens.

Comptez sur moi pour être en première ligne à vos côtés dans la relance de notre économie, pour raffermir le lien social et pour redonner confiance à tous dans les atouts et les capacités de notre Nation, dans les atouts et les capacités de notre belle région.

Comptez sur moi pour garantir la solidarité régionale qui a fait l’honneur de La Réunion dès le début de la crise et qui a pu compter sur l’excellence de l’armée française.

L’épreuve que nous traversons est grave et les défis auxquels nous sommes confrontés sont nombreux.

Ces défis ne seront pas relevés facilement, mais sachez qu’ils le seront, à condition de ne pas gâcher par un relâchement incivique des gestes barrières les efforts considérables qui ont été faits jusqu’à présent.

Notre détermination va vaincre, soyez-en convaincus et fiers à la fois, car rien ne peut résister à l’effort de tous.

C’est aussi et surtout cela l’esprit du 14 juillet.

Vive La Réunion, vive la République et vive la France ».