Le manioc de retour à La Réunion ? « On veut planter ! » CULTURE

Rendons à nos frères mahorais et comoriens et aussi à ce Coronavirus destructeur, ce qui leur appartiennent : le retour dans les assiettes et dans l’alimentation réunionnaises, des racines ou ignames : gambar, songe, patate douce et manioc, et aussi toutes sortes de bananes.

Au sortir de deux mois de confinement, un constat s’impose : la ou le Réunionnais(e) veut son jardin. Elle ou il veut planter tout ce qu’elle ou il a vu pendant deux longs mois à la télévision, sur internet ou sur les réseaux sociaux. Sur Facebook, les carottes coupées à la base de la tige, ont droit à une seconde vie. « Planter dans un récipient d’eau, les feuilles repartent pour un tour.

Que dire de cette étudiante qui a fait bourgeonner trois grains d’avocat dans trois verres d’eau avant de les mettre dans un pot. Des pots, il y en a de plus en plus sur les balcons : oignons verts, persil, coton-mili, piment, combava, tomate… Dans la cour du voisin, la cour a été nettoyée. Les « bois » de manioc s’alignent sur une quinzaine de mètres. « Avant le manioc, comme le brède « mourong », « chouchou », ou « citrouille », il y en avait dans tous les jardins ».

« Tout est utile dans le manioc. Les feuilles, avec de la viande, des saucisses, du « snoeck, de la morue ou des sardines en boîte, sont délicieuses en cari. Les racines frites, cuites au sucre ou sel, en galette, en gâteau ou autres mets, font à nouveau parti des habitudes culinaires de La Réunion. C’est fantastique ! » Le bois du manioc sert à la replantation.

Ce jour-là à Sainte-Rose, Paul K. a réuni une dizaine de personnes intéressées par un projet précis : répertorier des terrains pour planter des produits de La Réunion. Cette démarche a été déjà réalisée dans l’île. Désormais, elle se multiplie. Car, le ou la Réunionnais(e) veut manger le manioc ou la patate douce de son jardin. Il ou elle achète peu ce qui a sur les étals ou dans les grandes surfaces. « Ça i sorte déor ! »

Merci quand même à nos frères mahorais et comoriens pou avoir maintenu la tradition sur les marchés forains. Merci aussi au Coronavirus pour avoir fait prendre conscience aux Réunionnais(es), que sur leur belle île, il y a des produits de qualité.

Il était temps !