Les racines métisses de l’île mère HISTOIRE DE LA REUNION

Ces trois lithographies d’Antoine Roussin, datées du XIXe siècle, illustrent l’arrivée des femmes pionnières du peuplement insulaire.

Dès les origines, au XVIIe siècle, la société de l’île Bourbon – île de La Réunion depuis 1793 – présente un caractère spécifique avec le métissage de la population blanche et celle qui est noire.

Minoritaires par rapport aux hommes, très convoitées à cause de leur rareté, les premières femmes qui arrivent de Madagascar dès 1663, de France dès 1667, et des Indes vers 1678, jouent un rôle important dans l’essor de la population, et donnent à l’île Bourbon, son caractère original d’île métisse.

De 1678 à 1718, il n’y a plus d’arrivées de femmes, alors que les hommes continuent à débarquer. Les seules femmes présentes sont celles nées de l’union des premiers couples.

Ainsi, les mariages sont-ils précoces pour les jeunes filles, souvent entre 10 ans et 14 ans, et ce jusque vers 1700. A l’intérieur du couple les fortes différences d’âge favorisent les relations extra-conjugales et les remariages.

Les premières mères de famille sont peu nombreuses, de 7 à 8 Françaises, 12 à 15 Malgaches, 14 à 15 Indiennes portugaises, déjà métisses.

Toutefois, le nombre élevé d’enfants, souvent entre 10 et 16 par couple, assure la postérité et l’accroissement autonome de l’île, et ce malgré une forte mortalité.

Cette nombreuse descendance créole perpétue à son tour le métissage et l’essor démographique.